Ce sondage a été proposé sur facebook en décembre 2020, afin de permettre de cerner un peu mieux les contours du secteur du Motion Design en France. Il y a eu un total de 411 réponses : je ne saurais dire si c’est une quantité suffisante pour établir un panel représentatif donc les résultats suivants sont proposés à but informatif et ne représentent pas forcément la vérité. (De plus, certains répondants ont répondus dans plusieurs catégories.)
De plus, merci de garder à l’esprit que ces résultats ont été traités, interprétés et mis en forme dans ce document par une seule personne, dont ce n’est pas le métier et qui travaille bénévolement.
Sauf erreur, l’intégralité des commentaires déposés dans le questionnaire sont restitués dans le PDF, sans choix éditorial, sans correction orthographique.
Vous trouverez ci-dessous un article proposant un résumé de l’essentiel des informations retirées du questionnaire.
RÉPONSES
FREELANCES
SALARIÉS
STUDIOS
Tous les garçons et les filles de mon âge ...
411 réponses
Première information donc, les hommes représenteraient 69,3% des motion designers en activité, et les femmes 30,7%.
52.6 % des motion designers auraient moins de 30 ans. Ce chiffre monte à 72,4% si on ne considère que les femmes, et tombe à 44% si on ne considère que les hommes.
63% des motion designers seraient freelance, et 25,5% seraient salariés. Une répartition qui reste à peu près identique si on considère uniquement les hommes ou les femmes : 54,5% des femmes sont freelance, contre 66,4% des hommes.
54,5% d’entre nous vivraient en région parisienne.
27,5% des motion designers considèrent leur métier comme une passion avant tout. Quelques commentaires ajoutés à ce sujet par des répondants:
Je sais pas si j’aime le motion à proprement parler. Mais j’aime ce qu’il me permet de faire. Donc c’est un JOB (malheureusement souvent pas passionnant) et une passion quand je réalise des choses au service de mon art.
Je suis directeur artistique, mais le motion design est vraiment un moment de détente pour moi, j’adore l’idée de devoir chercher pour faire ce que l’on a en tête, c’est toujours une quête d’apprentissage, c’est ça que j’aime dans ce quotidien.
Freelances
280 réponses
Étonnamment, alors que la moyenne d’âge est plutôt jeune avec 70% de moins de 35 ans, 26,8% des répondants sont freelance depuis plus de 7ans. Cela voudrait dire que le motion design est un métier que l’on commence jeune.
Niveau job, 53% des freelances travailleraient le plus souvent avec des agences de communication, et le type de clientèle le plus représenté en terme de taille d’entreprise est la PME de 1 à 100 salariés.
Le TJM moyen de l’ensemble des répondants (238 réponses) est de 392€ (hommes 409 – 343 femmes), avec un écart-type conséquent de 111,4. Le chiffre d’affaire annuel moyen est de 43 187€ (173 réponses). Enfin, les freelance travaillent en moyenne 36 heures par semaine (ecart-type 12,6). Évidemment, il s’agit de moyennes et des disparités existent entre des TJM à 150€ et des TJM à 1000€, des gens qui travaillent 60 heures et d’autres 20, etc. Je vous laisse regarder les tableaux pour plus d’infos.
84,6 % des freelances envisagent de poursuivre leur carrière dans le motion. Parmi les 15,4% qui souhaitent s’arrêter, voici un échantillon des 47 raisons évoquées :
Le motion est mort. Le métier s’est rapidement fait englober par les graphistes et les agences de communication, lui faisant perdre de sa superbe. Il y a 10 ans les motions designer étaient les rois du monde, maintenant c’est la guerre des budgets serrés. Obligé de monter en puissance techniquement et de se convertir à la 3D pour survivre face à la quantité de motion 2D qui ne sont en fait que de vulgaires graphistes sans réel connaissance en animation. Aujourd’hui le futur c’est l’industrie du jeu vidéo et du temps réel.
Ce qui était à la base une passion est devenu un job. Où j’ai commencé à voir plus de contraintes qu’un réel plaisir. Je me suis aussi rendu compte que les enjeux et les profits des clients passaient surtout avant mes propres besoins et envies. J’ai besoin de revenir à des choses plus réelles et où les deadlines ne sont pas vécues comme un sauvetage de l’humanité par les clients !
Parce que le métier est une désillusion. On s’attend à faire des choses créatives, à ce qu’on développe des concepts pertinent et on se retrouve à encapsuler des visuels pour les réseaux sociaux.. des choses que personne ne regarde
Vers la restauration. Tout le monde fait du motion design, et les prix sont cassés avec l’émergence de plateformes tout en un. Les gens sont habitués au motion design et la demande est de plus en plus bas de gamme. « Je veux un gros logo rouge.. allez tu me le fais gratuit tu as bien de la chance de bosser pour moi tu auras de la visibilité »
Je souhaite partir vers un métier moins numérique, plus manuel. Le manque d’activité physique de ce métier ne me convient plus.
Vers la menuiserie, pour revenir a plus de travail manuel Parce que le travail est de plus en plus stressant : il y a encore quelques années, on avait 2-3 mois pour faire une vidéo/motion, maintenant si on a 2 semaines c’est bien… La qualité et la reflexion même des projets en patit grandement.
Je cherche un métier avec plus de sens, dans lequel je me sens vraiment utile. Un projet qui me passionne plus.
Conditions de travail dégradées (budget, temps, etc), relation client de plus en plus pénible (amateurisme croissant des demandes, manque de considération, etc)…
Salariés
125 réponses
Il semblerait que les entreprises de 10 à 50 salariés soient plus prompte à embaucher des motion designers puisqu’elles représentent 37,4% des employeurs à elles seules.
La plus grande part des motion designers travailleraient dans des boites de productions (39,3%), qui sont talonnées de près par les agences de publicités (29,5%) et les studios de motion (24,6%). Voici d’autres employeurs listés par les répondants : chaine youtube, collectivité territoriale, organisme de formation, régie pub pour le cinéma, site e-commerce, webTV, enseigne de grande distribution, agence de branding …
31,3% des salariés sont dans leur entreprise depuis moins d’un an, 38% depuis 1 à 3 ans. Seuls 30% des motion seraient dans la même entreprise depuis plus de 3 ans.
Le volume horaire moyen des salariés dans le motion design serait de 37 heures, et le salaire annuel brut moyen de 31 970 euros. D’après les données fournies, il y aurait des motion designers au SMIC mais je ne peux pas savoir si c’est effectivement un/ des salariés ou un / des alternants qui ont fournis ces chiffres. L’écart va donc d’environ 18 000 euros annuels à 63 000 euros annuels bruts.
Enfin, à la question « envisagez vous de devenir freelance », seuls 27,5% des salariés répondent oui (56% peut-être, 16,5% non).
Studios
25 réponses
Je vais passer rapidement sur ces informations car il est clair que 25 n’est pas un nombre suffisant pour avoir une image de bonne qualité du marché.
On pourra toutefois retenir que sur ces 25 studios ayant répondus au questionnaire, 52% existent depuis plus de 5 ans. La majorité sont de petite taille avec 9 répondants indiquant qu’ils sont deux personnes, mais des équipes de 5, 7, 10, 18 et jusqu’à 30 personnes sont représentées.
La clientèle majoritaire, à 50%, sont les entreprises de plus de 500 salariés.
Ces patrons nous indiquent que sur un recrutement, qu’il soit salariat ou freelance, le feeling humain arrive en première position dans la décision d’embauche, et les compétences ne sont considérées qu’ensuite.
Lorsqu’ils embauchent un freelance, les studios recherchent plutôt un spécialiste (44%), tandis que pour une embauche en salariat les profils généralistes sont privilégiés (73,3%).
Une étude des TJM et CA moyens ne me semble pas pertinente à cette échelle.
Le Covid
398 réponses
Il semblerait qu’en date du mois de Décembre 2020, le COVID n’ai pas fait de gros dégats dans l’industrie.
40,7% des motions designers indiquent que le COVID à modérément impacté leur activité, et 21% indiquent que leur activité a été très impactée. Cela nous laisse près de 39% de motion designers qui n’ont pas été imapctés, VOIR qui ont été impactés positivement (14,1% du total) !
De la même façon, 42% des motion designers ont vu leur chiffre d’affaire 2020 rester égal aux années précédentes, voir augmenter (20,7%).
Cela nous laisse tout de même 58% des motion designers (freelances + studios) qui ont vu leur chiffre d’affaire diminuer, mais très peu ont été impactés à plus d’un tiers.
Quant aux salariés, 35,8% des répondants ont connu le chômage partiel et 9,5% ont perdu leur emploi. Tout s’est bien passé pour les autres (54,7%).
Lorsqu’on demande aux motion designers ce qui a changé pour eux en 2020, voici un échantillon des réponses données (219 au total) :
Je ne travaille plus que de chez moi, plus de présence en agence : j’ai gagné du confort de vie (pas de temps perdu en transport en commun par ex). Perte partielle d’activité au premier confinement, avec une forte hausse pendant le second (beaucoup de clients ont réalisé qu’ils ne pouvaient pas arrêter de communiquer en cette période difficile). Mais avec cette hausse de la charge de travail, une hausse de « l’agressivité » des clients (comme les temps sont durs, ils veulent tout tout de suite, pour pas cher) mais aussi un regain d’égoïsme (« comme les temps sont durs pour la boîte, on se permet de te payer avec 6 mois de retard »)… Je réfléchis à changer de carrière depuis quelques temps déjà (convictions politiques et écologiques) et cette crise sanitaire ne fait que renforcer cette envie. Mais avec un marché du travail en chute libre, je ne suis pas certaine de passer le pas, si c’est pour finir par pointer à Pôle Emploi.
Tout un pan de la communication vidéo (tournage, shooting photo) a du s’arrêter et on a récupéré des clients qui devaient quand même communiquer en vidéo. Aussi, les boîtes ont du se tourner vers de plus petites structures (faute de moyen) et notre studio de 2 personnes a donc bénéficié de cette adaptation.
Je pense que cela a réduit la possibilité de faire de l’expression artistique sur les projets, mais que cela a ouvert des possibilités pour la communication des entreprises et que cela a rappelé à tout le monde à quel point il est indispensable de communiquer, même en temps de crise.
J’ai envie de changer de boîte mais c’est compliqué à cause du covid (agences plus frileuses au recrutement, moins d’offres..), mais dans mon agence actuelle, y a eu une légère période de mou pendant le premier confinement de quelques semaines, puis c’est revenu à peu près à la normale (un peu moins forcément), et là en fin d’année, les clients se sont réveillés et le volume de travail a bcp augmenté (aussi dû au fait qu’on est de base en sous effectif et que personne n’a été recruté en soutien). Mais du coup j’envisage de me former sérieusement à la 3D, notamment sur C4D, parce que je me suis aperçu que c’était devenu quasi systématiquement demandé dans les offres d’emploi de motion designer.
Tous les projets sur lesquels j’étais ont été mis en pause. Heureusement j’avais des économies des années précédentes. J’ai recommencé à travailler depuis septembre doucement, et décembre comme avant. Je pense donc que ça ira mieux en 2021. Mais j’envisage de retourner en salariat car j’ai eu peur toute cette année.
Il y a eu beaucoup plus de demande sur l’activité des clients sur les réseaux sociaux. Pour moi, ça a été une année très enrichissante, étant juste deux au poste de motion dans l’agence, je n’ai pas arrêté d’en faire, c’était vraiment le run, j’ai adoré, ça m’a bien relancé dedans, je suis maquettiste / assistant da également. J’ai beaucoup appris cette année.
Actuellement je suis employée en freelance en continu par une grosse agence de pub. La chance c’est qu’ils ne peuvent pas se passer de moi. J’étais en alternance avant et il m’avait fait une promesse d’emploi. Avec l’arrivé du Covid ils ont gelé les emplois et je me suis retrouvée à la porte. Ils m’ont proposé de ma garder en freelance. S’ils ne m’avaient pas gardé, je serais très probablement en galère de recherche d’emploi… Par ailleurs l’agence cherche a limiter au maximum l’usage de freelance. C’est un dernier recours
Redéfinir les priorités et prendre le temps de remplir ma vie du matin au soir avec autre chose qu’un ordi et des mal de cranes. En recherche d’un motion plus valorisant, plus juste, qui a du sens et qui donne un poids aux causes qui servent l’avenir plus que l’argent ou la renommée. J’aimerai bosser le motion le cul dans la terre et faire pousser mes légumes 😉
Changement total de typologie de client. Passage d’une majorité de b2b à une majorité de b2c, donc moins de stabilité et un plus grand travail de prospection à fournir. Changement d’un fonctionnement passif ou je me fais contacter à un fonctionnement actif, ou je suis obligé de contacter de nouveaux clients potentiels. Internalisation de la plupart des demandes habituelle des société de communication.
Réflexions (professionnelles et personnelles) sur la nécessité de continuer à habiter et travailler à Paris/région parisienne (proportion de télétravail pré-COVID proche de 80%, et post-COVID à 100%).
Très grosse perte d’activité. Envie de retourner en agence car marre de bosser en solo.
J’ai quitté mon emploi salarié il y a 1an et demi pour lancer mon activité en tant qu’indépendante à distance. Avec l’arrivée du confinement les agences qui refusaient auparavant de travailler à distance se sont retrouvées obligées de le faire. Elles ont commencé à rechercher des graphistes capables de gérer des projets de A à Z depuis chez eux. Cela à favorisé mon activité.
L'avenir de l'industrie
392 réponses
Est-ce que le motion design en France est un marché mature ? La réponse n’est pas tranchée : 34,6% pensent que le secteur n’en est qu’à ses débuts, et 56% pensent qu’on approche de la maturité, sans y être toutefois.
Voici quelques commentaires laissés en marge de la réponse :
Depuis 15 ans il est en constante évolution. De nombreux studios ont fermé, mais il n’y a jamais eu autant de besoins.
est assez uniformisé et peu créatif (je dirai pareil pour le Motion Design Mondial)
C’est le bazar car pas de vraie études et formation en motion design, mature sur le plan des possibilités de création, et en pleine expansion côté freelance/employés/studios/demandes clients. Le terrain est fertile et on est en plein boom, j’ai presque peur qu’on sature de motion designer peu compétents dans un futur proche à cause du manque de formations et ce nouvel attrait pour le motion design de tout bord.
pour moi, la communauté des motion designers est mature. Et certaines agences le sont aussi. Mais la majorité des clients ont encore énormément besoin de pédagogie.
Au sujet des inquiétudes, les motion designers sont plus inquiets de la réduction des budgets / tarifs dans le temps, ainsi que du manque de considération des métiers du graphisme en France.
Les choses qui les excitent (mmmh) le plus pour l’avenir ? Le développement des besoins en animation dans la plupart des industries ainsi que la possibilité de teletravailler à 100%, depuis n’importe ou.
Tribune Libre
82 réponses
Dans cette dernière partie, le sondage proposait aux répondants (82) de dire ce qu’ils souhaitaient. Vous trouverez ci-après un échantillon de réponses.
EDIT : on peut constater à travers les commentaires que de nombreuses personnes se posent la question de quitter la région parisienne, et il a été porté à mon attention qu’un comparatif des rémunérations Paris vs Régions serait intéréssant. Vous le trouverez dans le tableau suivant.
Commentaires en Tribune Libre
Photographe à l’origine puis graphiste, le tout pendant quelques décennies.. pourquoi n’ai je découvert le motion design qu’après 56 balais ? Après presque deux ans de pratique (hélas trop morcelée) j’ai toujours l’impression d’être un éternel débutant avec des ouvertures infinies sur cet apprentissage. O combien j’eusse aimé être plus jeune et pouvoir passer tout mon temps d’études sur ces techniques riches et passionnantes.
Le métier de Motion designer ou encore Graphiste sont des métiers géniaux, le seul problème c’est la mentalité des gens extérieur qui demande des prestations folles à des coûts dérisoires voir insultants sous prétexte que nous faisons un métier « artistique » et donc forcément par passion…
Je suis attristée car notre domaine ouvre peu ses portes à des jeunes désireux de montre leur créativité. Les studios ne prennent plus le temps de former des sortis d’école. On attend immédiatement un grand niveau. Et pourtant j’ai fais les Gobelins. Preuve que ca ne veut rien dire ! On apprends a faire de la DA mais on manque d’enseignants compétents et patients pour nous apprendre les vrais bases. Soit on est un technicien autodidacte passionné , soit on se fait bouffer tôt ou tard….en tout cas j’ai le sentiment qu’on ne peut pas être bon « qu’a moitié » en technique… et meme si on est créatif ( qu’on pense que ca peut nous sauver un temps) on finira par sauter car ça ne suffit plus aujourd’hui quand tu es junior
J’ai été intermittente pendant 18 ans et aujourd’hui salariée. Je cherche à changer de métier car niveau santé, ce métier est difficile, tendinite à répétition, migraines, stress et il accentue ma maladie chronique à cause de la position assise prolongée. Intermittente le boulot était varié mais pas certain. Salariée dans une grande entreprise, c’est très répétitif et de moins en moins créatif. J’aimerais aujourd’hui faire des tâches plus variées. Mon médecin d’ailleurs dit que ce genre de métier devrait se faire à mi temps ! On devrait plus prendre en compte la santé des graphistes, on est souvent des machines à rendus. La plupart des gens n’imaginent pas le nombre d’heures de travail sur une vidéo !
Un point qui n’a pas été abordé dans ce sondage : l’impact du covid sur les prix. Beaucoup trop de grand groupe on l’air de profiter pour du covid pour tirer les prix vers le bas, et la fragilité du marché freelance pousse également les freelance à revoir leur prix à la baisse dans un contexte de base ou le travail d’acceptation de ses propres prix de prestation reste encore à faire de 0. On ne cherche plus du travail bien fait mais du travail pas cher. Deuxième éléments majeur : le ralentissement colossal des processus d’itérations/validation avec les clients. Soit disant lié au télétravail. Il devient très difficile de relancer les clients et d’avoir des réponses dans les temps impartis.
Je suis contente de surfer sur la vague du motion! J’ai tellement galéré avant à essayer d’être graphiste, vidéaste, photographe, etc. Alors qu’avec le motion, c’est un juste milieu entre tout ce qui me passionne à savoir la vidéo, le design, l’illustration. Il manque juste un côté plus pratique comme les métiers de vidéastes/photographes où il y a un temps derrière l’ordinateur, mais surtout un temps de réalisation en extérieur. Mais bon, c’est un mal pour un bien car ça permet de travailler en remote et diminuer le besoin en équipement (quoique, pas quand on est motion designer 3D 😉 ).
J’adore mon métier, je le trouve fantastique et riche de mille et une possibilités mais régulièrement, sa posture me déprime : mal considéré, peu écouté, le motion designer et le graphiste en général subit une condescendance constante, passant pour un adulte qui a refusé de grandir pour rester au stade du coloriage. J’ose espérer que le temps aidant et les nouvelles générations approchantes, ce mépris reculera et qu’on verra le Motion Designer tel qu’il est : un expert dans un domaine spécifique qui est un atout pour celui qui souhaite améliorer son univers !
Les principaux médias autour du motion design ont tendance à se concentrer sur la pratique du métier dans un environnement pub/com/art assez prestigieux en terme de moyens et de DA. La réalité du marché actuellement pour de nombreux motion designer ce sont de nombreuses productions didactiques à petit budget, dont on parle assez peu…
La précarisation du métier provient de certains de mes confrères qui cassent le marché en abaissant leurs tarifs. Leur tarif est à la hauteur de la qualité de leur travail.
J’ai fais une école privée de cinéma d’animation parisienne en 2008 et j’ai fini au chomage. Puis j’ai fais du motion de toute sorte depuis 2015. C’est sans interêt, plats, repetitif, nul. Un metier comme un autre ayant connu X métiers avant. Pourrir sur un écran, travailler pour des marques pétées, attendre, bosser avec des gens à la ramasse, attendre, perdre son temps, devoir sans cesse se vendre et se vendre pour mendier du taff, s’actualiser sans cesse, bref. Il faut gagner sa vie pour payer son loyer et sa bouffe. Point. Bref. C’est tres noir, mais c’est mon ressenti. Je suis pourtant excessivement positif, mais ce métier, sauf si on est un soldier freelance à tout dechirer et à en vouloir à Mort, c’est pas la peine.
J’aime ce métier mais bon dieu qu’il est difficile ! L’art est si complexe car si riche de possibilités. Comme j’aime à le dire, les métiers du design en général doivent dompter l’infini qui réside dans la créativité. A ce jour, le seul domaine que je pense aussi profond, c’est la physique quantique ! Chapeau les créatifs et les motion designers 😉
Je pense heureusement que tout est encore à faire dans le motion, les techniques ne cessent d’évoluer, je fais ce métier depuis plus de 15 ans et il y a toujours quelque chose à apprendre.
Comme déjà dit, je pense que le COVID n’est pas la cause de la chute de la plupart d’entre nous, mais plutôt le révélateur d’un marché peu mature en France, alors que justement la vidéo aurait pu sauver beaucoup d’annonceurs. Mais investir dans une bonne vidéo est encore compliqué, encore plus en temps de crise…
Mes croques monsieurs vont brûler, faut que j’y aille, bisous !
Matthieu
Hey Francis. Merci pour ce travail et ce sondage.
Il remet en lumière ce que nous disions il y a plus de 15 ans : Le métier à besoin de cadre et de reconnaissance pour donner de la visibilité à tout le monde. C’est ce qui transpire dans les réponses que je lis dans cet article. Prix, considération, etc. On fonctionne trop à vue et chacun à sa sauce.
Il faut comprendre que le métier a des racines, une histoire. On donne trop souvent l’impression que c’est un « courant » ou une « mode ». Forcément, cela créé des frustrations et des reconversions. On ne choisit pas de rester dans ce métier par hasard 😉
Francis
Yes je suis d’accord mais quelles solutions ? 80% de la demande motion en France correspond à du powerpoint à peine amélioré, il y a forcément des déçus en sortie d’école, ou on a plutôt tendance à vendre du rêve. Quant à faire de la pédagogie auprès de la clientèle, on n’arrête pas mais la concurrence augmente plus vite qu’on ne peut « éduquer » autour de nos problématiques, et favorise les comportements qui desservent le métier de la part même de ceux qui le pratique.