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Lorry Barbedette

Lorry est motion designer 2D, actuellement à Montréal. Son travail aux dessins détaillés évoque un onirisme quasi surréel, figures flottant entre rêve éveillé et songes mystérieux. Pas étonnant lorsqu’on apprend qu’il s’inspire de Magritte ou Cyriak Harris !

Entrevue

Hello Lorry ! Peux-tu te présenter ?

Salut ! Je m’appelle Lorry Barbedette, j’ai 25 ans et je suis Motion Designer-Directeur Artistique en freelance. Pour le moment je travaille à Montréal, mais je compte prochainement faire une expérience dans un autre pays.

 

Comment en es-tu arrivé à devenir motion designer ?

Je suis passé par plusieurs envies d’études, d’abord en Game Design, puis dans les effets spéciaux au cinéma, mais par la force des choses je me suis retrouvé à faire un BTS Design Graphique. J’y ai trouvé ma vocation cette année-là, le motion design étant une bonne synthèse des métiers que je voulais faire jusque-là.
Une fois que j’avais une idée claire de ce que je voulais faire, j’ai appris en autodidacte les bases du métier, pour ensuite les consolider avec la formation de Motion designer à Gobelins. Cette année-là en 2017, j’ai fait mon stage de fin d’études à Montréal, depuis je suis venu y vivre et y travailler.

 

Tu es un artiste 2D. On entend souvent dire que le motion designer doit être un peu touche à tout, généraliste. Qu’en penses-tu et pourquoi t’es-tu tourné vers la 2D exclusivement ?

On a la chance d’avoir un métier suffisamment large pour choisir des spécialités de travail auxquelles on est à l’aise. Rien n’empêche qu’il faut expérimenter un maximum, pour savoir concrètement quelles techniques nous correspondent le plus. La 2D me parle plus que la 3D, je la trouve plus accessible et rapide à mettre en place. Quand je travaille j’ai tendance à être distrait par de nouvelles idées qui viennent parasiter celle que je suis en train de faire, j’ai donc besoin d’être efficace pour terminer à temps ce que j’ai commencé avant d’en entamer une autre.

 

Quels logiciels utilises-tu ? Y-a-t-il un indispensable selon toi ?

J’utilise la suite adobe, sur after effects j’ai toujours mes fenêtres de Motion v2, Key Dynamic Colors/textures ouvertes. Les autres outils que j’utilise sont plutôt accessoires et pas indispensables.

Tes designs sont très détaillés. Combien de temps passes-tu à mettre en place un tableau comme ton floral gramophone par exemple ? Tout est vectoriel ou dessines-tu / animes-tu certaines parties à la main / en frame par frame ?

Pour le coup le floral gramophone m’a pris une journée à faire vu que c’était dans le cadre du 36daysoftypes challenge. Mais en temps normal, sans la pression d’un challenge, une animation pour instagram me prend 2-3 jours.
J’ai beaucoup de respect pour les artistes qui font du frame par frame, mais je crois que je n’ai tout simplement pas leur patience. J’ai besoin d’avoir le plus de maîtrise possible sur mon travail, ce qui est compliqué je trouve dans de l’animation traditionnelle.

Quelles sont tes sources d’inspirations en général ? Y-a-t-il un artiste qui t’influence en particulier ?

Mes inspirations proviennent en général d’internet, j’ai appris l’existence du métier de Motion Designer en me perdant tard le soir sur des sites obscurs, j’ai été fasciné par les possibilités de création possible, puis j’ai appris en autodidacte gratuitement. Je dois beaucoup à internet.
Plus on se perd sur internet plus on va s’éloigner de notre zone de confort culturel, et découvrir des choses géniales qu’on n’aurait jamais pensé aimer. J’ai découvert Cyriak Harris en me perdant sur youtube entre 2 tutoriels d’after effects il y a quelques années.
Son travail est perturbant, mais on imagine facilement la quantité de travail derrière et la passion qui en dégage. Il fait ce qui l’amuse, ce qui lui fait plaisir. C’est arbitraire, et je trouve ça très inspirant.
Sinon les jeux-vidéos et la pop culture sont mes grandes sources d’inspirations, notamment le film d’animation « Spider-Man: Into the Spider-Verse » qui a été pour moi l’une des plus grandes claques visuelles de ces derniers temps.

 

Considères-tu le motion design comme un métier ? Comme une passion ? Ou les deux ?

C’est vrai que la limite est fine, c’est une chance, mais tous les travaux ne sont pas forcément plaisants à faire. Pour moi, il existe 2 types de travaux : les travaux “alimentaires” qui permettent de gagner sa vie et les travaux de “passion” qui permette d’affirmer l’amour que l’on porte à notre métier. Les 2 sont essentiels pour maintenir un équilibre.

 

Le motion design est un métier en évolution rapide et permanente. Comment vois-tu l’avenir du secteur dans les prochaines années ? Te sens-tu parfois pressurisé par la vitesse ou le marché évolue ?

Le Motion Design est un métier très jeune je trouve, il va continuer à beaucoup évoluer dans les années à venir. Je pense qu’il finira tellement large que les motions designers n’auront plus le choix que de se spécialiser dans l’une des différentes branches techniques que cela aura créé.
Sinon c’est vrai que de découvrir régulièrement de nouveaux jeunes motion designers qui arrivent sur le marché du travail, avec de plus en plus de connaissances dans le domaine, c’est déstabilisant, mais c’est une très bonne chose à mon sens, ça a beaucoup à apporter à la communauté. Et sinon discuter de cette pression autour d’une bière, c’est le meilleur moyen de relativiser.

 

Sur un plan personnel, quel serait ton « dream project » ? Y-a-t-il quelque chose en particulier vers lequel tu souhaites évoluer ?

Un “dream project” c’est pour moi un projet où le plaisir surpasse travail, si on me propose de faire du VJ pour la tournée d’un artiste de musique que j’aime, c’est du Graal à mes yeux.

 

Quelle partie du travail préfères-tu et pourquoi ? Penses-tu que l’une soit plus importante que l’autre ?

Je préfère donner vie à des designs plutôt que de les faire, je trouve ça plus amusant et dynamique, mais les 2 sont tout aussi importants et complémentaires.

 

Tu vis à Montréal depuis quelques années. Penses-tu que le motion design canadien soit différent du motion design français ?

J’ai été surpris de la grande ouverture artistique que l’on trouve à Montréal. Je trouve que l’on offre beaucoup plus d’opportunités que ce soit pour l’exploration graphique dans les projets, mais aussi dans le fait que l’on a moins besoin de faire ses preuves qu’en France. C’est peut-être lié à une influence de la culture du rêve américain du pays voisin.

 

Pour finir, as-tu une leçon apprise dans l’exercice de ton travail à nous partager ? Ou un conseil que tu essaies de t’appliquer à toi-même ?

Faire avant tout ce que l’on aime. On a la chance de faire un métier très diversifié, qui réunit beaucoup de styles, techniques et disciplines très différentes. On a du choix alors pourquoi s’en priver. Peu importe ce qui nous plaît, si on est téméraire et que l’on y met du coeur, je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas.

Propos recueillis en Juillet 2020

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Francis
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Salut, je suis motion designer freelance et comme j'en avais marre d'être tout seul, j'ai invité des gens dans des bars ! A bientôt aux alcooliques anonymes !

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